« Dans nos sociétés matérialistes, qui donnent priorité à la matière sur l’esprit » (Fradet, 2011, p.7), notre monde intérieur est peu connu et, par conséquent, peu reconnu. Ce monde en apparence immatérielle contient pourtant des aspects de nos histoires de vie empreints de réalité que nous projetons souvent, à notre insu, à l’extérieur de nous. Air-Terre-Mer-STOP s’inscrit dans cette problématique difficile et rejoint notre frayeur devant les mouvements de destruction qui nous menacent et nous alertent sur l’urgence d’une prise de conscience autant individuelle que collective.
Mandat – Actuellement, la peinture symbolique Air-Terre-Mer-STOP détient un rôle important sur les plans environnemental et artistique. Dans ce contexte, je propose cette peinture verticale comme axe centrale d’une exposition-rétrospective à venir. Dans Air-Terre-Mer-STOP, le « je profond », considéré comme le fil conducteur au potentiel unificateur de mon œuvre dans sa globalité, est relié au « nous profond » au sein de l’humanité.
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Air-Terre-Mer-STOP est composée de trois tableaux juxtaposés et d’objets figuratifs d’une portée symbolique. Au début de l’année 2000, j’ai étudié chacun des tableaux pour connaître la signification de cette œuvre avant de l’exposer. À des fins de compréhension, je présente trois études qui ont été réalisées par le dessin et l’écriture dans un état de présence attentive.
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Étude du tableau Air – Le premier tableau, celui d’en haut, présente une réalité du monde d’aujourd’hui à travers un des trois territoires de la vie terrestre : Air. Par l’observation attentive, nous pouvons identifier un oiseau. Son corps noir démuni de ses ailes se présente de face. Sa tête est de profil. On voit son bec déformé du côté droit. Son œil à l’intérieur d’une forme blanche et lumineuse est tendre et dur à la fois. Dur dans le sens que son regard pénétrant est irréversible. À partir de cet œil, nous accédons aussi à la présentation d’un humain. Il est tel une figure provenant des pays africains. Les possibilités de vie sont très réduites lorsqu’on considère le dépouillement dans lequel se trouvent le personnage et l’oiseau. Un et l’autre imbriqués semblent compressés par l’espace qui les entoure. La nature, représentée par des formes et des lignes hachurées placées en bas, à droite du tableau, apparaît aussi déserte. Dans Air, l’oiseau et l’humain sont captifs. La vie est en partie inerte. Un grand espace blanc contourne les sujets.
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Étude du tableau Terre – Le deuxième tableau, celui du centre, présente une réalité du monde d’aujourd’hui à travers un autre territoire de la vie terrestre : Terre. Cette œuvre révèle l’existence de trois animaux de races différentes. Ils sont identifiables par l’observation attentive de plans distincts. En arrière-plan, une grande forme noire apparaît telle une ombre. Elle me fait penser à l’ombre d’un éléphant et sa trompe. Dans le haut, dans l’axe central du tableau, apparaît un œil de face. Il se trouve au premier plan du tableau. En le jumelant à l’éléphant vu de profil, nous constatons que l’animal a peur. Son regard est imprégné d’une inquiétude menaçante. Afin de distinguer le deuxième animal, j’attire votre attention sur la longue ligne blanche rompue et ondulée placée à gauche du tableau. Lorsqu’on la considère comme une ligne de contour, nous découvrons l’existence d’un rongeur. Son œil est le même que celui de l’éléphant. L’animal a peur. Son regard est aussi imprégné d’une inquiétude menaçante. Dans les profondeurs de l’espace noir, nous sommes interceptés par une forme peinte en gris. En l’observant, nous pouvons voir la carcasse d’un animal mort. À l’emplacement des yeux, il y a un vide. Dans cette partie, l’œil des deux animaux précédemment nommés, a une autre fonction. Il devient, par une perception autre, la corne d’un bélier. La tête de l’animal est suspendue dans l’espace. Il ne reste du corps qu’une ligne. Sinueuse, blanche et morcelée, elle devient la colonne vertébrale de l’animal, une ossature qui rappelle manifestement la mort. Cette dernière s’affirme davantage lorsqu’on peut voir le cadavre de l’animal attaché à une corde comme s’il s’agissait d’un pendu. Dans Terre, l’existence est menacée. La mort est très présente. L’espace blanc est réduit.
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Étude du tableau Mer -Le troisième tableau, celui d’en bas, révèle la présence d’un monde ancestral enseveli dans les profondeurs à travers un dernier territoire de la vie terrestre : Mer. En pénétrant dans l’espace noir de l’œuvre, nous sommes interceptés par une forme ovale placée au centre du tableau. En observant les bordures blanches qui l’entourent, nous découvrons une forme de poisson. À gauche, sa tête se termine par le profil d’un homme primitif (homme de Cro-Magnon). Juste à côté, nous distinguons une main. En relation avec le profil, elle nous renvoie à certaines traces que laissaient les hommes primitifs dans les cavernes. Dans l’ensemble, la nature des éléments, dans une organisation figurative, fait référence à un paysage sous-marin. L’obscurité, l’homme-poisson, le sol ondulé, la végétation existent inanimés dans les profondeurs de l’océan. Au fond de l’eau, repose la coque d’un navire naufragé. Observez la grande ligne blanche et horizontale reliée aux deux petites (une verticale et l’autre en oblique). Celle de droite, en diagonal, délimite le devant du bateau. Les rebords accidentés des structures linéaires indiquent le vieillissement et le mouvement de l’eau. Dans Mer, ce qui existe dans les profondeurs apparaît inhumé et sans vie. Le noir envahit.
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EN RÉSUMÉ :
Air-Terre-Mer-STOP est une peinture symbolique de 4 mètres de haut.
Air-Terre-Mer considèrent les trois territoires de la vie terrestre.
STOP veut dire : arrêtons de détruire – agissons Ensemble.
Agir Ensemble permettra peut-être de STOPPER les mouvements de destructions qui nous menacent.
La lettre E du tableau Air symbolise les sphères :
Ensemble
Environnement
Équilibre
Écologie
Équité.